Huile sur bois peinte vers 1632 – 1636
Dimensions : 144 x 190 cm
Visible à la National Gallery de Londres
Le Jugement de Pâris est une version d'une peinture presque identique, attribuée à l’atelier de Rubens qui se trouve au musée de Dresde. Pâris, le berger, garde son troupeau sur le mont Ida quand Hermès lui amène 3 déesses (dans la mythologie grecque : Héra, Athéna et Aphrodite) qu'il va soumettre à son jugement pour choisir qui est la plus belle. Pâris choisira Aphrodite en lui remettant la pomme d'or car celle-ci lui a promis l'amour de la plus belle femme du monde.
On reconnaît à gauche Athéna à la chouette et à ses armes : sa lance, son casque et son égide (sorte de bouclier) orné d'une tête de gorgone probablement en référence à Discorde (décrite comme une hideuse tête surmontée de serpents) qui lança la fameuse pomme de discorde lors du banquet de mariage de Pelée et Thétis.
A droite se tient Héra, accompagnée à ses pieds par son paon. Au centre Aphrodite est l'heureuse sélectionnée de ce concours de beauté. On pourra reconnaître les traits de Hélène Fourment qui fut la seconde femme de Rubens et posa souvent pour lui.
A droite, derrière l'arbre au pied duquel est assis Pâris, se tient Hermès coiffé de son chapeau rond ailé.
Dans le ciel qui se charge de sombre, surgit Discorde. Sa vipère à la main, elle présage de futurs malheurs. La guerre de Troie bien sûr, provoquée par l'enlèvement d'Hélène par Pâris, tombée amoureuse de celui-ci par la magie de la ceinture de séduction offerte par Aphrodite à Pâris en échange de son choix.
Peint durant les dix dernières années de la vie de Rubens, ce tableau incarne les plus hautes qualités du peintre, l'absolue maîtrise de sa technique. La composition est si naturelle que l'oeil remarque immédiatement la splendeur des formes féminines, le coloris de leur chair et la délicatesse de la lumière.
La peinture est appliquée en glacis transparent qui lui confère une qualité chatoyante. Ce n'est pas un paysage printanier, mais un paysage d'automne baigné de lumière dorée. Le sentiment est moins voluptueux que dans les premières oeuvres de Rubens, mais plus intense et vrai et plein de vitalité et de joie de vivre.
Cette scène a donné lieu a au moins 6 peintures réalisées par Rubens. Celle-ci est probablement inspirée du Jugement de Pâris de Raphaël (œuvre perdue que l’on ne connaît plus que par les gravures réalisées) Marcantonio Raimondi.