Vélasquez est universellement reconnu comme un des grands maîtres de tous les temps. Bien qu'il eût acquis une certaine maîtrise technique dès le début de sa carrière, il travailla toujours lentement et méthodiquement pour obtenir ses effets. Sa conception de la peinture était rationnelle, basée sur une compréhension claire de son sujet et de la manière qu'il avait choisie comme la plus appropriée pour le peindre. C'était un artiste qui avait profondément le sens des proportions géométriques et des rythmes possibles entre les éléments du tableau.
Diego de Silva Vélasquez naquit à Séville en 1599 d'une famille d'origine portugaise. Il devint bientôt l'élève d'un artiste mineur de Séville dont il épousa la fille par la suite. Lors de sa première visite à Madrid, il prit contact avec les Sévillans de la cour et passa beaucoup de temps à admirer les grandes œuvres d'art des collections de Madrid. En 1623, un an après son retour à Séville, il y fut rappelé par le Comte ou Duc Olivares, le plus puissant des ministres du roi Philippe IV. Quand il eut livré son magnifique portrait du roi à cheval, Vélasquez fut nommé peintre de la cour et ne quitta plus jamais le service du roi jusqu'à sa mort en 1660.
Il fut un officier de la cour et un ami intime du roi. Ce fut lui qui immortalisa la cour espagnole de son temps en une série de magnifiques portraits. Il peignit la famille royale, les ministres d'Etat, les nains et les bouffons du roi. Pendant sa vie il alla deux fois en Italie, et chacun des séjours qu'il y fit, eut une répercussion sur sa peinture. Pendant son second séjour, de 1648 à 1651, bien qu'occupé à collectionner des tableaux pour le trône, il trouva pourtant le temps de peindre un grand portrait du pape Innocent X. En 1658 le roi vieillissant le fit chevalier de l'ordre de Santiago en reconnaissance de sa grandeur. Pendant ses dernières années il fut de plus en plus obligé de se plier aux caprices du roi mélancolique. Ses fonctions de Grand Maréchal du Palais l’empêchèrent de peindre autant qu'il aurait voulu. Son oeuvre était néanmoins considérable quand il mourut en 1660.