Paolo Cagliari naquit à Vérone vers 1528 et adopta le nom de « Le Véronèse ». Son père était sculpteur et fut son premier professeur. Puis il travailla avec son oncle, Antonio Badile, dont il devait épouser la fille, Hélène, en 1566. Véronèse travailla aussi avec Giovanni Caroto. Puis, il alla à Castelfranco, à Vicence et à Sienne. En 1522, Véronèse arriva à Venise en 1555, artiste déjà célèbre.
Il y resta jusqu'à sa mort, sauf pour quelques courts voyages. Il passa la presque totalité de sa carrière de peintre à représenter l'esprit et la pompe des grands festins et des mariages mondains. Il exécuta quelques toiles immenses d'une grande richesse décorative. Véronèse poursuivit son œuvre grandiose jusqu'en 1585. Il mourut trois ans plus tard, à l'âge de soixante ans.
Véronèse fut un magicien de la lumière et de la couleur. Il représenta la Venise des splendides palais, des étoffes précieuses et des personnages aux vêtements superbes dans des attitudes nobles et quelquefois inattendues. Véronèse avait une vive imagination et était fasciné par la pompe et le luxe. Quand on lui demanda de représenter les épisodes sacrés des Ecritures, tels que l'Annonciation et la Cène d'Emmaüs, il les plaça dans les décors de palais somptueux, plutôt que dans un décor traditionnellement calme et recueilli. Les décorations à grande échelle de Véronèse furent l'apogée des tableaux à grand spectacle de la tradition vénitienne. Il mit l'accent sur les possibilités picturales par dessus toute considération et ainsi put montrer son habileté exceptionnelle à rendre les soies, les satins, les bijoux, l'architecture, les couleurs, le mouvement, la lumière etc. C'est par des Vénitiens tels que Véronèse que la tradition vieille de cinq cents ans de la peinture à l'huile put venir jusqu'à nous. Véronèse ouvrit à la peinture des voies insoupçonnées jusqu'alors. Après lui, la peinture ne fut plus la même.