Léonard de Vinci, génie universel, et un des plus grands hommes de la Renaissance, enrichit la peinture et la sculpture d'une nouvelle esthétique. Il étudia aussi la philosophie, l'anatomie, l'architecture, les sciences naturelles et la physique ; il énonça des théories et fit des expériences qui se trouvèrent être très en avance sur son temps. Nous trouvons dans son oeuvre de peintre un ensemble de formes, un art de la lumière, qui insuffle la vie à ses personnages, une atmosphère de mystère qu'aucun peintre n'avait su rendre avant lui. Les autres artistes de son temps représentaient un monde refermé sur lui-même, aux contours précis. Léonard de Vinci brisa les règles établies et donna de la vie à ce qui était jusque-là immobile. De son jeu de lumières et d'ombres naquirent des formes dont il sut rendre comme aucun peintre la richesse des nuances. La Joconde est un des tableaux les plus célèbres du monde et vraisemblablement le portrait de Mona Lisa la femme du Florentin Francesco del Giocondo. Selon son habitude, le peintre remania sans cesse son portrait et y travailla quatre années durant. Vinci croyait à l'idéalisation de l'image et expliqua qu'il avait besoin, pour la réalisation d'un seul portrait, de choisir les plus beaux détails parmi différents modèles. Il en fut ainsi pour le buste et les mains de Mona Lisa. Comme aucune autre œuvre d'art en Occident, La Joconde sut exciter l'imagination du public et donna prise aux suppositions les plus diverses. Les poètes, les écrivains et les critiques d'art essayèrent tour à tour de pénétrer le secret de son sourire qui rappelle celui des divinités antiques.
Léonard de Vinci naquit en 1452 dans le village de Vinci, près de Florence. Il était le fils illégitime d'un notaire et d'une paysanne. Il passa son enfance dans la maison de son grand-père. Reçu à la cour des Médicis, il travailla dans les jardins autour de la place Saint Marc, au milieu des collections d'oeuvres d'art que le prince avait rassemblées Là se rencontraient les plus grands artistes de l'époque, parmi eux Verrochio, Pollaiuolo, Botticelli, Filippino Lippi et Ghirlandaio, tous travaillant pour Laurent le Magnifique et protégés par lui. En 1472, il entra dans le cercle des peintres et commença son apprentissage dans l'atelier de Verrochio, qui était non seulement peintre, mais aussi sculpteur, orfèvre architecte. Léonard collabora à quelques oeuvres de Verrochio, dont Le Baptême du Christ ; le paysage de ce tableau est en grande partie de lui. A l'âge de trente ans, il quitta Florence et y laissa deux oeuvres inachevées : l'Adoration des rois mages et Saint Jérôme.
En 1482, Laurent de Médicis envoya Léonard à Milan où il travailla à la construction de ponts, de catapultes, de pièces de canons et autre matériel de guerre. En même temps il s'occupa, en tant qu'architecte, de faire des dessins pour de nouveaux palais, et en tant que peintre, de faire les portraits des gens de la noblesse. En 1499, après avoir terminé tout une série de portraits et La Cène en l'église Santa Maria delle Grazie, il quitta Milan et resta jusqu'en 1506 à Florence, d'où il entreprit de nombreux voyages, qui le menèrent entre autres à Mantoue où il fit le portrait d'Isabelle d'Este.
En 1502 César Borgia l'appela en Romagne pour inspecter et améliorer des fortifications. A cette époque il commença à peindre Sainte Anne et Mona Lisa. En 1506 Léonard retourna à Milan où il fut reçu par le gouverneur français Charles d'Amboise. En 1513, à l'âge de 61 ans, il entra à Rome au service de Julien de Médicis, frère du pape Léon X. Dès lors, il se consacra surtout à l'architecture et à des projets techniques et entreprit la rédaction d'écrits qu'il reprit plus tard dans son célèbre traité sur la peinture. En 1517 il se rendit en France. Il vécut au château de Cloux à la cour de François Ier. Il y fut comblé d'honneur. C'est là qu'il mourut en 1519.