Frans Hals naquit au moment des guerres de libération des Pays-bas qui luttaient contre l'Espagne pour leur indépendance. Au tournant du XVIIe siècle, les provinces du nord des Pays-Bas s'étaient groupées en un état indépendant et la « Hollande» convertie au protestantisme de Luther, devint une république. Comme la Réforme se dressait contre la représentation des saints dans la peinture flamande et italienne, il se développa en Hollande un art nouveau.
Les prédécesseurs de Hals avaient étudié en Italie, et Gérard Honthorst en avait rapporté la conception du Caravage, de la lumière et des ombres, qu'adopta Hals dans ses premières œuvres, de même que le style baroque de son époque. Le peuple hollandais avait besoin d'un art qui traduisit fidèlement la vie quotidienne et Hals fit le portrait de ses concitoyens, avec une acuité de vue et une pénétration du sujet jamais dépassée.
Bien que Hals lui-même eut à se débattre sa vie durant dans des difficultés financières, ses tableaux expriment la joie de vivre et la jouissance des plaisirs terrestres. Avec une science extraordinaire de la technique, une virtuosité dans l'usage des moyens d'expression, un coup de pinceau éloquent et le goût des chemins non battus, Hals créa une oeuvre qui n'est rien moins que le portrait de la Hollande baroque.
Frans Hals, de parents flamands, naquit à Anvers en 1580. A cause de la guerre de libération des Pays-bas contre l'Espagne et de l'Inquisition, la famille se réfugia à Haarlem où Hals devait passer la plus grande partie de sa vie. Le père de Hals (qui était drapier) et sa mère étaient tous deux originaires de Malines, près de Bruxelles. Leurs trois fils Frans, Joost et Dirck devinrent peintres (et sept des fils de Frans, nés de deux unions, devinrent peintres à leur tour).
De 1600 à 1603, Frans Hals étudia avec Karel van Mander. En 1616, lors d'une visite à Anvers, Hals rencontra Rubens qu'il alla retrouver en Hollande en 1624. Durant une première période, Hals fut avant tout le portraitiste des bourgeois de Haarlem et de leurs femmes. Vers 1623-24, il obtint la commande d'un portrait de groupe : Le Festin des Officiers des Cluveniersdoelen. Durant la même période il exécuta toute une série de tableaux de genre et de portraits qui, tant qu'il ne s'agissait pas de commande, étaient une peinture pénétrante des personnages pittoresques et sanguins qui l'entouraient.
De nombreux élèves et apprentis travaillaient dans l'atelier du maître, néanmoins, il ressort des livres de comptes fort bien tenus de la ville qu'il se débattait continuellement dans des difficultés financières. Hals qui travaillait vite, était en général bien payé, mais ne savait pas pour autant gérer son bien. En 1633 il reçut la commande d'un portrait de la garde civique de St-Georges d'Amsterdam, ce qui nous montre combien il était connu et apprécié hors des limites de sa propre ville. L'honneur de travailler pour Amsterdam était d'autant plus grand que Rembrandt, le peintre en titre d'Amsterdam, avait le privilège de ces propres commandes.
En 1664, le conseil municipal de Haarlem décida d'accorder à Frans Hals, qui avait déjà un âge avancé, une pension annuelle de 200 gulden, car même à la fin de sa vie, il eut des difficultés financières. Hals qui exécuta ses deux derniers tableaux à l'âge de 84 ans, mourut en 1666.